Recherche de sensations du passé [pv Low]

Rien ne valait le doux touché de l’herbe sous les pieds. Le parfum envoûtant des bois. L’air lui inspirait une tranquillité que la jeune elfe avait eut de plus en plus de mal à trouver ces dernières années. Et pourtant, même ici la guerre se faisait encore sentir. Dans ce trou dans l’herbe là-bas, ou encore ces quelques arbres déchiquetés à gauche formant une macabre clairière où plusieurs monticules laissait entendre dans se silence mortel les cris déchirant d’une bataille sans merci. Les fleurs commençaient à peine à germer ça et là sur ces tombent où tous se mélangent. Purs et impures, hommes et créatures. Seule la mort unis ceux qui se déchirent ici bas.

La main droite posée sur le tronc massif d’un arbre, Kaïsa regarde ce tombeau à ciel ouvert, une lueur d’amertume flambant dans le vert profond de ces yeux. Une brise soufflait doucement dans la forêt se jour là comme par un doux matin de printemps. Mais aucunes nouvelles pousses au pied des arbres morts, juste des restes de quelques armes oubliées qui rouillent là lentement au fil des jours qui s’écoulent. Détournant ses yeux des tertres de terre, la jeune elfe leva la tête. La guerre avait beau être violente et destructrice, elle n’avait pas réussit à anéantir sa forêt bien aimée. Là où elle se trouvait, le feuillage des arbres était si important qu’on n’apercevait pas la couleur du ciel. Ces arbres plus vieux qu’elle qui l’avaient vu courir dans les fleurs, monter entre leurs branches quand le monde possédait encore un semblant d’innocence.

Kaïsa reprit alors sa marche silencieuse entre les arbres à quelques mètres à peine du sentier principal. Car mine de rien l’elfe veillait. Ses yeux perçant fouillant chaque parcelle de forêt. Le danger désormais était partout. Elle qui autrefois pouvait parcourir ces sentiers aussi innocemment qu’une biche portait maintenant, à chaque instant, au minimum un fin coutelas à la ceinture. Mais aujourd’hui la jeune elfe avait tellement besoin de repos. Envie de ne plus ressentir sans cesse ce sentiment d’insécurité, envie de rire, de chanter et marchant dans l’herbe. Sans risque d’embuscades. Et c’est dans cette optique qu’elle marchait à cet instant sous le regard protecteur des arbres. Kaïsa allait, nu pied, sans autre bruit que le bruissement de sa robe semblable au ruissellement de l’eau. Et pour une fois, la jeune elfe se sentait en sécurité, apaisée. Et un sourire éclaira son visage trop souvent triste et fermé ces derniers temps. Quelques oiseaux gazouillaient doucement dans les fourrés. Quelle agréable sensation de félicitée.

Pourquoi tant de haine ? Telle était la question que l'on pouvait se poser en ces temps difficiles, et surtout ce jour là. En effet, la limpidité du ciel et l'immense éclat du soleil donnait à Neverland un air presque féerique. Presque. Sauf que. Sauf que, si on y regardait mieux, les ruines ornées de vieilles armes, les quelques arbres calcinés... Rien de tout cela ne correspondait. Même les oiseaux avaient depuis longtemps cessé de chanter. Et bon sang, qu'il lui manquait, à Low, le chant des oiseaux... ême son ouïe plus perçante que toute les autres ne pouvait perçevoir une seule de ces petites notes de joie. Là, sous le couvert des vieux arbre de la forêt elfique, ils faisaient encore plus défaut qu'ailleurs, ces petites bête toutes guillerêtes.

Tout en pensant à ceci, Low marchait lentement sur le sentier. Il y avait longtemps qu'elle n'était pas venue ici. Longtemps qu'elle n'avait pas levé les yeux sur ces épais feuillages. Longtemps qu'elle n'avait pas eu ni le temps ni l'envie de se poser quelques heures ici avant de retourner affronter le reste. Car, comment ne pas se sentir un peu coupé du monde dans ce havre de silence ? Comment ne pas se sentir appaisé ici, berçé par le murmure protecteur des vieux arbres ? Même toute l'horreur d'une longue guerre n'avait pas pu enlever tout ça à la grande forêt elfique.

Pourtant, malgrès cette paix contagieuse, Low restait sur ses gardes. e toute façon, elle l'avait toujours été. L'oreille aux aguets, les yeux fouillant tout ce qui s'étendait devant elle. Jamais elle ne se laissait aller. on est jamais à l'abris d'une mauvaise rencontre, avec ou sans la guerre. Surtout quand on pouvait sentir, pas si loin, l'odeur si particulière des ruines d'un très vieux village. Surtout quand on savait qu'il ne suffisait que d'un seul faux pas pour tout perdre... Et tout cela, même ci, aujourd'hui, Low n'aspirait qu'a une chose : un peu de quiétude.

Elle aimerait tellement pouvoir se poser, tranquillement, pour povoir faire le point sur ce qui se passait, savoir ou elle-même en était. La dernière fois qu'elle avait essayé remontait bien avant la guerre et elle avait rapidement été dérangée. Etrange de la part de la jeune élémentaire d'ailleurs de vouloir trier tous ses souvenirs et ses émotions. Surtout quand on sait que ses souvenirs et ses émotions se résumaient à un noued de chose compliquées et déplaisantes.

Plongée dans ses pensées, elle fut soudainement éveillée par un très léger bruissement. une odeur qui lui semblait déjà connaître s'imposa à elle. Méfiante, elle s'arrêta net, une main sur la garde de son arme. Au bout de quelques secondes, une silhouette se dessina à travers les arbres et Low eut une légère hésitation avant de la reconnaître.

- Kaïsa ?

Mais soudain, une présence alarma Kaïsa. Ou plus, un bruit. Des frottements qui n’avaient rien d’animal. Sans pour autant changer son allure, ses yeux fouillèrent les fourrés alentours à la recherche de celui ou celle qui était à l’origine de ce bruit qui venait troubler son repos. La jeune elfe l’aperçut soudain, marchant doucement sur le sentier, sans doute cette personne ne l’avait pas encore entendue. Mais à peine cette pensée lui vint à l’esprit que l’autre s’arrêta net la main sur la garde de son arme. Kaïsa n’avait pas prit son arc ce matin en partant, si il devait y avoir un combat, se serait à main nue ! L’idée d’un combat apparue horrible à la jeune elfe. Elle n’avait aucune envie de se battre aujourd’hui. Lasse de tout ce sang, de toute cette haine.
Il lui suffisait de se détourner, passer son chemin, s’enfoncer profondément dans la forêt, s’effacer entre les arbres, disparaître. Ne faire plus qu’une avec les arbres, elle connaissait la forêt par cœur et rejoindre un abri sûr ne prendrait pas plus de quelques minutes. Oui, elle pouvait totalement le faire, cela ne lui coûterait rien. Juste passer son chemin…

En pensant à cela, Kaïsa continuait d’avancer lentement, ses bras blancs se balançant tranquillement. Elle n’avait même pas cherché à savoir qui approchait, une femme sûr, mais rien de plus précis.

Ce fut seulement quand elle entendit son nom que l’elfe s’arrêta. Cette voix, elle la connaissait bien. Un sourire étira pâles lèvres. Plus question de passer son chemin. Plus aucun danger. Kaïsa se retourna toujours souriante. Quoi de mieux dans un instant de paix que de revoir un ami ?!

-Low ! Cela me fait plaisir de te revoir ! Comment vas-tu en ces temps troublés ?!

Ainsi, Kaïsa avait survé cu à cette désastreuse guerre ? Une bonne nouvelle ! Beaucoup étaient les peronnes que Low avait vu tomber au nom d'une absurdité. Purs ou impurs, nombre de personnes n'avaient pas survécu aux nombreuses batailles et la jeune élémentaire ne comptait plus les cadavres qu'elle avait pu parfois reconnaître. Elle était heureuse de savoir qu'elle n'y retrouverait pas celui de Kaïsa.

Avec un soupir, elle s'assit sur une vieille souche. Invitant son amie à faire de même, elle poussa un soupire de bien être. La grand forêt avait quelquechose de reposant et de protecteur. Pourtant, il y avait bien longtemps que Low n'était plus sensible à ce genre de chose. En effet, la guerre avait fait d'elle un être froid. Encore plus qu'elle n'avait pu l'être avant. Avant, il lui arrivait d'avoir des moments de mélancolie ou de colère. maintenant, plus rien. Toujours la même froideur. Jamais personnes, sauf ses quelques amis, ne savait vraiment ce qu'elle pensait ou ressentait.

Sortant de ses pensées, elle posa de nouveau son regard sur Kaïsa. Avec un nouveau sourire, elle l'observa plus attentivement. Son visage était légérement marqué, mais ses traits n'avaient guère changés. Normal, une elfe ne vieilli pas vraiment... Low, elle, avait changé. Son visage portait la marque d'une vieil affrontement d'avant la guerre, petit souvenirs d'un combat avec une louve. Son teint avait quelque peu bruni et ses traits avaient gagnés en beauté. Mais, ce qui se voyait le plus sur son visage, c'était cette frodeur citée plus haut.

Brisant le silence qui s'était installé, Low se tourna vers son amie.

La jeune elfe était heureuse de trouver son amie toujours en vie. Elle ne l’avait pas vu depuis le début de la guerre, comme bon nombre de ses anciens compagnons, et de la voir en vie lui faisait énormément plaisir !

-On peut dire que ça va. J’ai connu pire ces temps si !

Prenant place sur une souche imitant son amie Kaïsa regarda plus attentivement la jeune élémentaire. Ses traits se trouvaient marqués par la guerre. Plus fermes, plus droits. L’elfe nota comme une froideur dans le visage de son amie. Sans doute que la guerre l’avait un peu plus renfermée. Mais qui cela n’aurait pas affecter. Une certaine froideur c’était emparée de Kaïsa elle même pendant ces années de boucheries. Il faut dire que ces champs de cadavres d’amis ne laissaient personne indifférent. La douleur et le chagrin omniprésents endurcirent son cœur chaque fois un peu plus.

Low cependant n’avait rien perdue en beauté. Au contraire, ces années de guerre avaient affinés ses traits la rendant plus belle encore et son teint légèrement brunit faisait ressortir ses yeux magnifiques.

Kaïsa pensa alors à son propre corps. Ses traits aussi c’étaient quelque peu raffermis. Sa silhouette avait prit une forme un peu plus athlétique, son regard envoûtant, maintenant ardent et piquant montrait plus de fermeté. Sa peau toujours blanche ne comportait aucune marque de blessure même si elle en avait ressue pas mal. Sans doute la guerre avait développée sa beauté encore un peu plus de la même manière que Low. Mais même si physiquement l’elfe ne semblait pas tellement changée, intérieurement de nombreux changements c’étaient fait. Plus froide et distante avec les gens elle gardait ses sentiments pour elle. Son visage devenu impassible sous la douleur et la peine pouvait la rendre hautaine aux yeux des autres. Mais malgré tout, malgré la guerre et l’horreur, Kaïsa était restée sensible et mélancolique et seule ceux qui l’on connus avant, le savais vraiment. Car parmi son peuple, l’elfe tenait une réputation de femme guerrière, dur comme le tronc des arbres. Il faut dire, être un chef en temps de guerre ne laisse aucune place aux pleurs et à la faiblesse.

-Un chef. Oui, cette foutue guerre à fait de moi un chef.

Un faible sourire éclaira son visage. Elles étaient là, assises, à parler comme deux être survivants d’une vague destructrice, dernières survivantes d’un monde mort, isolées dans un sanctuaire de paix. Car la forêt les entouraient comme un dôme protecteur, coupé du reste du monde, de sa douleur, de son agonie.

-Et toi, qu’a-t-elle fait de toi mon amie ?! Quelles douleurs a-t-elle bien put t’infliger…

Low laissa la paix ambiante l'envahir pau à pau. Dieu que c'était bon de pouvoir enfin se reposer un peu... Elle savait qu'elle n'avait rien à craindre de Kaïsa et qu'au moindre mouvement étranger, ses dons l'avertiraient. Elle fixa son regard profond sur un petit animal qui semblait fort occupé. En tout cas, assez pour ne pas avoir repéré les deux femmes... Quand la réponse de l'elfe se fit entendre, Low tourna la tête vers elle, dissimulant un sourire désolé. Elle immaginait très bien que son amie n'aurait pas souhaité prendre part à la guerre. Alors, être devenue chef...

Elle ne lui répondit pas, il n'y avait pas grand chose à répondre. Seulement, quand elle lui retourna la question, Low prit un moment pour réfléchir. Au fond, la guerre n'avait pas grand chose d'elle. Elle n'avait défendu aucune cause sinon la sienne. Sa cause qui d'ailleurs, n'en était pas vraiment une. endant les six années ou avient duré les combats, elle n'avait rien fait d'autre que de se battre pour elle ou pour les ares amis qu'elle avait recontrés. Et encore... Pourtant, ce n'est pas de l'égoïsme qu'il faut voir dans cette neutralité, mais juste un dégout de cette stupidité de guerre.

Elle soupira avant de répondre :

- Moi ? A vrai dire pas grand chose. Quelle cicatrice se sont ajoutées aux autres, rien de plus...

Pas passionant comme réponse. Mais ce n'était que la vérité. Que répondre à son amie sinon qu'elle ne s'était battue pour personne ? C'est d'ailleurs ce qu'elle ajouta :

- Je n'ai aucune cause à défendre sinon la mienne.

Nouveau soupir puis elle décrocha de sa taille le petit fourreau qui comportait son épée. Elle posa à côté d'elle ce qui la gênait pour être mieux installée puis elle rammena ses jambes devant sa poitrine. De nouveau, elle observa le petit écureuil, toujours là, attendant une réaction de Kaïsa.

Ses pensées s'envolèrent un peu plus loin, vers le reste de l'île.

[D'zolée c'est pas génial...]

La douce voix de son amie agissait comme un baume sur l’esprit de Kaïsa. Rien n’avait plus de douceur qu’un son aimé qui nous à fait défaut pendant plusieurs années. Elle écoutait ainsi sa jeune amie parler. Le calme de n’endroit la faisait sourire doucement. Oui, la jeune elfe était bien là. Jouant avec une longue mèche de ses cheveux elle remarqua un petit écureuil. Finalement il restait encore ici de petits être innocents, loin de toute notion de haine. Reportant son regard vert sur Low, l’elfe se rendit bien compte que son amie semblait bien plus affectée par cette guerre qu’elle ne voulait le dire…

Les mots de la jeune élémentaire arrachèrent un petit soupire aux lèvres de Kaïsa. Se battre pour son propre compte…Que cela est bon de n’avoir, parfois, penser qu’à soi même ! Ces temps là n’étaient pas encore si loin de l’elfe, une décennie, peut-être plus. Rien de bien effrayant. Mais pourtant cela lui manquait parfois. Etre égoïste pour une fois, ne penser qu’à sa pomme…Lissant un bout de sa tunique la jeune elfe rompit le petit silence paisible qui les entouraient.

-Parfois, c’est la meilleure cause. Au moins, on n’éprouve pas le doute de savoir si ces choix iront à tout le monde pour défendre cette cause. J’ai du apprendre à oublier ma seule cause au profit d’une plus grande. Mais finalement je crois que les deux finissent par se rejoindre…

Les derniers mots n’avaient pas été plus hauts qu’un murmure. Comme se parlant à soi même, Kaïsa se perdit un cour instant dans ses pensées à son tour. Elle avait eu un temps pour elle-même, maintenant arrivait le temps d’une communauté entière. Et après…Viendrait-il un temps pour un autre ?! Pour elle-même de nouveau ?! Kaïsa se trouvait seulement en début de vie. Elle n’atteignait à peine les cent cinquante ans. Bien jeune !

-Espérons que la guerre ne reprenne pas de si tôt. Les blessures sont encore bien trop chaudes, tous sont essoufflés. J’ai l’espoir, même si c’est un espoir fou et j’en ai conscience, mais j’ai l’espoir qu’un jour nous trouverons un terrain d’entente…Mais…

Kaïsa ne finit pas sa phrase. Non, elle ne voulait pas prononcer ces paroles. Avouer qu’elle savait que jamais un tel jour ne pourrait voir le jour. La haine et la jalousie font partie à part entière de l’être humain ou magique en général…Mais mieux valait espérer, c’est toujours plus interessant.

Le temps semblait si différent ici que Low ne se rendait même pas compte des minutes qui s’écoulaient. C’était comme si tout s’était stoppé pour faire durer le plus longtemps possible cette paix. Une douceur complètement paradoxale vis-à-vis de tout ce qui pouvait se passer à côté… Pourtant, la jeune élémentaire préférait, pour une fois, ignorer ces horreurs et se consacrer au simple moment présent. Quoi que, n’était-ce pas ce qu’elle avait toujours fait ? Du moins, pendant la guerre. Oui. Elle n’avait jamais cessé de ne penser qu’au présent et d’ignorer le plus possible ce qui avait lieu autour d’elle. Mais le carde avait été tellement différent…

La réaction de Kaïsa à ce qu’elle venait de dire lui arracha un pauvre sourire. Elle était d’accords avec elle pour dire que de ne se défendre qu’elle seule était bien plus simple. Mais quant au fait que ce soit la meilleure cause… Souvent la jeune femme avait douté de ce qu’elle faisait, au début. Souvent elle s’était demandé si elle n’aurait pas du prendre partit pour un tel ou tel camp. Mais une année avait à peine passée qu’elle s’était finalement convaincu que personne n’avait raison et qu’aucun parti ne valait sérieusement la peine d’être défendu. Ou peut-être l’était-ils autant l’un que l’autre…

Son regard profond se posa sur son amie quand elle parla d’espoir. L’espoir… Un mot qu’elle n’avait pas entendu depuis longtemps. Quoi de plus normal ? Elle lui offrit un nouveau sourire quand elle comprit ce que voulait dire sa phrase inachevée. Avec un soupir, elle ne put s’empêcher d’accorder ses pensées aux siennes.

« L’espoir à toujours lieu d’être… Mais je crains qu’il n’y ai que trop peu de personnes à y croire pour qu’il ne se passe quelque chose… Pourtant… »

Elle laissa un instant sa phrase en suspens, laissant ses pensée s’envoler vers ce qui nourrissait les espérances de cette minorités de personnes. Puis elle reprit :

« Pourtant, je suis convaincue qu’il ne faut pas y renoncer. Un jour arriveras, peut être faudra-t-il du temps… »

Elle ne termina pas non plus cette deuxième phrase, de nouveau attirée par un mouvement du petit écureuil toujours aussi affairé.

» Découverte d'un passé [pour ceux qui veulent...]